Bulletin bibérophile S8-08

1 - Catalogue de la Pharmacie Centrale des pharmaciens de France

Qui ne connait pas le catalogue Dorvault ? Cet ouvrage, précurseur de la vente par correspondance cataloguée, proposait dans sa version originale de 1862 de nombreux modèles de biberons (cf. page dédiée du site). Quarante ans plus tard, la Pharmacie Centrale de France édite toujours un catalogue (1905) et ses pages renferment encore de nombreux modèles. Cette période du début du XXème siècle est particulièrement intéressante car elle permet aux antiques biberons à longs tuyaux de côtoyer leurs jeunes frères nourriciers.

Voyons donc ce qui pouvait se trouver sur les étagères des pharmaciens de l'époque, si ceux-ci avaient l'idée de commander la totalité des modèles disponibles. Ensemble des plus éclectiques couvrant quarante ans d'histoire du biberon en une page...

Catalogue de la Pharmacie Centrale des pharmaciens de France
Fondée par DORVAULT en 1852

Maison de droguerie MENIER réunies, CH BUCHET

Catalogue Général Accessoires de pharmacie prix courant
Année1905

924

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914

917

919a

919b

916

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919c

920

922

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2 - Exposition parisienne par Angélique

Retour sur l'exposition d'Angélique en partenariat avec le Musée de l'Assistance Publique (la classe !). Présentée du 16 au 19 mars dans les locaux de l'unité de Néonatologie de l'hôpital Lariboisière-Fernand-Widal à Paris, cette exhibition a manifestement rencontré un vif succès auprès des cadres, mais aussi et surtout auprès d'un public on ne peut plus concerné par le sujet, les patientes de l'unité... Je vous laisse découvrir en images et en mots "l'expo de Lili"...
Pour des images grand format cliquez sur les vignettes.


XIXème siècle			Affiche	Musée de l'APHP

	Cette exposition ne s'étala que sur 5 jours mais a rencontré beaucoup de succès - le Livre d'Or est là pour le confirmer ! Il faut dire que nous n'avons pas lésiné sur la communication. Nous avons élargi notre champ publicitaire à toute l'Assistance Publique, aux représentants de marques comme "Gallia", "Guigoz",...... Le lieu d'accueil était quatre chambres de patients en instance de travaux (on peut remarquer sur les photos quelques ouvertures à oxygène, des fils de-ci de-là !). Ces pièces se prêtaient au mieux à l'exposition puisque celle-ci se divisait en quatre thèmes : Allaitement Maternel, Allaitement Artificiel "Autour du Biberon", Allaitement Artificiel "Evolution des laits industriels" et "Prématurité" Beaucoup de compliments dont ceux de Madame Nardin, Responsable du Musée de l'Assistance Publique, de belles rencontres et de nombreux échanges, expérience riche que cette expo ! Il m'a été proposé d'exposer dans d'autres hôpitaux, projets que je ne vais pas honorer à moyen et long terme puisque tous les bibérophiles savent que les petites fioles de verre n'apprécient guère les manipulations répétitives !!!! J'ai fait de nombreuses visites guidées, dont certaines auprès de classes de puériculture ! Mais je dois souligner que les visites qui m'ont le plus marquées sont celles de patients de l'Hôpital. Un de mes objectifs de faire cette exposition au sein de Lariboisière était d'avoir une autre approche de l'hôpital : un lieu d'ouverture culturelle et pas seulement un lieu où l'ont vient se soigner.
Verre moulé & sérigraphié	Pour des images grand format cliquez sur les vignettes.				Tétines


Boites 01	Boites 02	Prématurés		Allaitement maternel	Visites...

3 - Biberon et publicité

Robert sous les feux de la rampe

Comme pour beaucoup de choses qui touchent au biberon, lorsque l'on pense publicité, Robert est le premier nom qui vient à l'esprit... On lui doit bien sûr de belles plaques en tôle sérigraphiée, un luxueux catalogue promotionnel, des affiches hautes en couleurs et autres encarts publicitaires qui inondent revues médicales, quotidiens ou catalogues pharmaceutiques... C'est encore Robert qui produit le premier court métrage publicitaire pour un biberon ! Et l'un des premiers court métrage de pub tout court. C'est enfin et surtout cette marque qui est mise en lumière dans les très nombreux procès de la fin du XIXème siècle, Robert se plaçant tout autant au banc des accusés qu'à celui des accusateurs...

Pourtant cette emblématique signature n'est pas la seule à user de cet artifice (dénoncé par certains médecins) pour vendre ces "flacons meurtriers" à longs tuyaux. Grandjean, Monchovaut et d'autres s'emploieront à présenter leur appareil comme le plus novateur, le moins cher, le seul à .... Ils multiplieront les soutiens de médecins, parfois de bonne foi, parfois à leur insu ou pire encore, médecins de papier... Quelle marque n'adjoindra pas au livret du biberon, quelques pages de témoignages élogieux ? Encore une fois, Robert sera le plus fort à ce petit jeu. Condamné pour faux ou tromperie, cela n'empêchera pas la marque d'en abuser jusqu'à sa disparition.

Une femme visionnaire

On ne peut aborder la publicité dans l'histoire du biberon sans parler de celle qui fut probablement la première à développer cette forme de communication commerciale : Mme Breton. Son livret "A l'amour maternel", que l'on peut dater aux alentours de 1830, est un modèle du genre. Ce petit fascicule, imprimé sur du mauvais papier, jette les bases de ce qui deviendra la carte d'identité des marques de la fin du XIXème siècle : mise en avant des récompenses, description élogieuse du produit avec insistance sur la supériorité à tout autre modèle, prix attractif, témoignages de praticiens et d'utilisateurs comblés et enfin mise en garde contre les imitations ou contrefaçons. Ce schéma perdurera de longues années... Il sera repris par les plus grands noms sous une forme sinon identique en tous cas très proche.

Court métrage publicitaire

Biberon Robert

Georges Méliès 1900

Avant elle, on peut évoquer l'initiative de Duquesnoy, qui quoique peu efficace, n'en reste pas moins un "coup" publicitaire. Le créateur de ce biberon offrit un exemplaire des plus luxueux (verre de Venise et ivoire, le tout sous coffret) à Louis Philippe pour la naissance de l'un de ses fils.

Des supports variés

En dehors de Robert, qui a les moyens de campagnes d'envergure, avec affichages publics sur kiosques et tramways notamment, la plupart de ses concurrents utilisent la presse. Certaines publications spécialisées (médicales ou dites féminines) de la deuxième partie du XIXème et du début du XXème siècle regorgent d'encarts ventant les mérites de l'un ou l'autre. Les pages d'annonces des almanachs, des catalogues ou autres "bottins" sont également largement utilisées.

Certaines fabriques, comme Grandjean ou Gény, produisent des cartons réclames et des affiches de petite taille. Ces publicités seront placardées dans les pharmacies, parfois chez les médecins. On est loin du faste des biberons Robert aux rutilantes plaques métalliques et affiches grand format, mais l'intention est comparable...

Enfin, un autre média sera mis à contribution : la carte postale. Ces petits cartons de 10 cm sur 15 cm, sont parfaits pour cet usage, largement diffusés et utilisés au début du XXème siècle, d'abord humoristiques et anonymes en ce qui concerne le biberon, les cartes arboreront vite les couleurs des différents acteurs de ce marché florissant. On peut s'interroger sur certaines reproductions (Rougeot, Monchovaut et Robert (trompette) ci-dessous) qui reprennent les affiches ou cartons publicitaires d'époque ; ont-elles réellement existées en tant que cartes à l'époque ? Cette idée n'est pas a exclure. Ce qui est avéré pour Pyrex ou Lolo n'est pas si évident pour les modèles anciens. On notera que la célèbre paire de cartes "Le biberon", qui met en scène un Robert 1873, n'en fait pas mention, est-ce à dire que la simple apparence de ce modèle flexible est associé à la marque dans l'esprit collectif de l'époque ? On peut le penser tant cette fabrique a confondu son nom et l'objet. Publicité donc....

D'autres productions publicitaires sur la page documents du site.