Bibérophilie - Saison 5 - 02 - Octobre 2008

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Les biberons d'Anne

Les biberons d'Éric

Guttus et Galactophores

The American Collectors of Infant Feeders (USA)

The history of the feeding bottle (UK)

Medizinhistorisches Museum (Lux)

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Les premiers biberons (corne de vache, petits pots à bec...) portaient le plus souvent un petit morceau de tissu recouvrant la partie que tétait l'enfant, ce drapeau évitait ainsi de cruelles blessures. Il faudra attendre la fin du 18ème et le début du 19ème siècle pour que l'on se penche plus avant sur la tétine. Les morceaux d'éponge et autres peaux de chamois sont les prémices des recherches les plus diverses qui fleuriront au 19ème.

En 1786, Felipo Baldini propose, dans son célèbre ouvrage sur l’allaitement à la main¹, un modèle en verre qu’il présentait comme un « vaisseau qui tenait lieu de mamelle », dont les enfants pouvaient sucer le lait peu à peu sans courir le risque d’être suffoqués. C’est peut-être ici l’une des première tentative de tétine régulée avec obligation de succion réelle pour l’enfant.

Système de tétine Baldini 1786

Au début du 19ème, flacon est presque secondaire. L’attention des fabricants se porte essentiellement sur le système de succion.

Le catalogue Dorvaut parle de « Biberons ordinaires avec carafe », le terme biberon s’appliquerait donc ici à la partie tétine. On peut aussi lire dans un dictionnaire de médecine de 1866 :

« Le mamelon du biberon est sans contredit la partie la plus importante de l’instrument, parce qu’elle sert de moyen de préhension à l’enfant. Aussi est-ce elle qui a exercé le plus le génie des inventeurs. »

Le système de succion est donc proposé à partir de diverses matières. Le support peut être en cristal, verre, étain, buis, liège ou ivoire et recouvert ou non d’un mamelon en tissu, en gomme (caoutchouc), en pis de vache, en buffle ou, plus surprenant, en racine de guimauve ou hippopotame flexible, comme nous le montre le catalogue commercial Menier de 1860 avec le modèle aérifère de monsieur Jamet et mademoiselle Piquart.

Système de tétine Charrière

Le même Docteur Beaude liste ensuite, et de manière chronologique, les principales modifications apportées par les successeurs de Madame Breton en commençant par l’appareil de M. Darbo breveté en 1832 :

« Aux bouts de sein en tétine de vache, M. Darbo a substituer le liège élastique. Ici l’entrée de l’air, pour permettre l’écoulement du liquide, a lieu par un conduit en spirale percé dans une pièce d’ivoire ou de bois qui s’adapte au flacon en forme de bouchon, et sur laquelle est fixé le bout de sein en liège. »

Vient ensuite celui de M. Charrière dont on suppose à la lecture du descriptif qu’il date du tout début des années 1840 et qui présente une soupape intégrée au bouchon tétine :

« Plus récemment, M. Charrière a eu l’heureuse idée de substituer à la tétine et au liège des mamelons en ivoire ramolli, et il a rendu plus simple et plus facile l’entrée de l’air dans le flacon, au moyen d’un petit trou creusé sur un des points de la circonférence du bouchon. »

L’ivoire est ramolli grâce à l’acide chlorhydrique et le mamelon conserve sa flexibilité à condition d'être maintenu dans l’eau tiède lorsqu'on ne s'en sert pas.

Bouchon tétine en ivoire dit ramolli
monté sur buis et liège

Extrait du catalogue Huclin

Beaucoup de bouchons tétines adopteront le système monté sur liège, accompagné, on l'a vu, de diverses matières dont la moins onéreuse était la tétine en os toute simple (gravure n° 455 du catalogue Huclin et image ci-contre).

Le catalogue Huclin retrace assez bien les étapes qui vont amener la tétine des systèmes évoqués à l'embout téterelle en caoutchouc et rondelle an os largement utilisé avec les longs tuyaux de la deuxième partie du 19ème siècle.

On pourra s'arrêter sur les tétines montées sur tubes (n° 456 à 458) qui annoncent l'arrivée du biberon à long tuyau tout en gardant les montages complexe et souvent forts chers du début 19ème.

Dans un article de 1883, il est fait mention d’une évolution importante pour le modèle Robert :

« Autrefois le biberon-Robert se fermait avec un bouchon de liège. Ce bouchon, à la longue, et peut-être plus souvent par manque de propreté finissait par sentir mauvais, et donnait au lait un goût désagréable, au point que l'enfant ne le prenait plus avec plaisir. En présence de ces faits, toujours soucieux de la perfection de son biberon, M. Robert supprima le bouchon de liège et le remplaça, comme vous le savez tous, par un système aussi simple qu'ingénieux, par un bouchon flexible de composition spéciale, ne pouvant nuire en aucune façon au lait, ni à son tour être altéré par celui-ci dans sa décomposition. »

Le Robert 1873 prend  alors le nom de « Biberon Robert flexible » et se pare d’un bouchon fait de corne à trou unique. Au début du 20^ème siècle, on trouve toujours les deux systèmes comme on peut le constater dans un catalogue pharmaceutique qui propose un « Biberon Robert à tube, bouchon "liège ou corne" à 85 centimes.

Au début du 20ème, l'interdiction des longs tuyaux va orienter le marché du biberon vers des modèles plus simples dit "nourriciers", pour lesquelles, la tétine retrouvera le goulot du flacon mais sera beaucoup plus simple puisque composée d'un "doigt" de caoutchouc avec ou sans soupape.

Entre ces deux systèmes, on trouvera des biberons longs tuyaux adaptés, qui se pareront d'un bouchon à vis en verre surmonté d'une tétine en caoutchouc très proche de la téterelle du long tuyaux.

Anne s'interroge sur ce drôle de stérilisateur ? Chauffe-biberons ?

Bonjour
J'aimerais connaître votre avis concernant cet objet de 11 x 18 cm, en cuivre et fer. Il semblerait que ce soit l'ancêtre du chauffe-biberon, qu'en pensez-vous ?
J'attends la réponse du vendeur (il me le propose à 15 euros) afin qu'il m'informe de ses sources attestant ses dires.

annelannel@yahoo.fr

http://bibanne.monsite.orange.fr

L'avis de Jean-Pierre :

Les dimensions sont difficilement appréciables sur la photo (cm, inches?) et ma réponse est à considérer avec réserve. Je ne pense pas qu'il s'agisse d'un chauffe-bib, mais plutôt d'un stérilisateur électrique de biberons, mais je n'en ai cependant jamais vu d'autres... Il pourrait s'agir aussi d'un stérilisateur pour petits objets médicaux.

Désolé de ne pouvoir être plus précis.
Amitiés,

Jean-Pierre

En effet, je pense également qu'il s'agit d'un biberon, le couvercle est très très surprenant, à tel point que je me demande s'il est bien d'origine ??? Les poteries au manganèse sont courante dans l'art populaire (solidité) et il se peu très bien que ce couvercle ait appartenu à un autre ustensile du même foyer, petit pot ou autre. Je le trouve peu en harmonie avec l'ensemble, un peu large peut être... Mais pourquoi pas un couvercle, le lait étant "protégé ainsi de l'extérieur. Pouvez vous me donner la contenance et les mesures : hauteur...

Je suis d'accord avec votre hypothèse de récupération d'un couvercle issu d'un autre objet : même s' il s'adapte parfaitement au col ! Il s'agit de la même terre mais moins travaillée : le dessous n'est pas vernissé, le dessus est un peu granité. Dimensions : 9cms de haut sans couvercle, et 10,5 avec. Contenance: 200cc. Je suis collectionneur et l'ai acheté dimanche ! J'ai vu un modèle pratiquement identique sur le livre de MC DELAHAYE, p73, venant de Loire Inférieure.

A - Deux nouveaux biberons limande en verre soufflé

Biberon "limande" en verre soufflé d'une seule pièce. Avec trou de remplissage.

Biberon "limande" en verre soufflé. A bec olive soudé au corps principal par l'intermédiaire d'une collerette rapportée à chaud lors de la fabrication. Avec trou de remplissage.

B - Recensement

Gros travail actuellement en cours sur la partie recensement du site. Nombreux nouveaux modèles avec numéros de brevets et année. Mise à jour consultable mi septembre.